La Nike Vaporfly Air Zoom sous enquête de l'AAIF

Nike Zoom X Vaporfly : la question du dopage technologique est-elle fondée ?

octobre 29, 2020

Suite aux plaintes de nombreux coureurs internationaux, la fédération internationale d’athlétisme a ouvert une enquête le 17 octobre dernier concernant l’utilisation de certaines paires de tennis de courses. Dans leur viseur : les chaussures de la gamme Vaporfly de Nike qui a récemment été utilisé lors de plusieurs compétitions d’envergure. A travers cette enquête, l’IAAF va tenter de déterminer si ces chaussures de course offrent effectivement un avantage technologique à ses possesseurs et si elles vont à l’encontre du règlement. Explications.

Pourquoi une enquête sur la Nike Zoom X Vaporfly ?

Le recordman des Etats Unis du semi-marathon Ryan Hall avait déclaré : « Lorsqu’une chaussure contient de multiples couches de carbone dans sa semelle, ce n’est plus une chaussure de course. C’est un ressort ! Selon moi, cela donne aux propriétaires de Vaporfly un avantage injuste par rapport aux autres coureurs. ». Il avait notamment tenu ces propos à l’encontre du coureur Eliud Kipchoge, qui a couru le marathon Ineos 1:59 en moins de deux heures. A noter que ce dernier avait utilisé une chaussure test qui n’avait pas encore été commercialisée au cours de cet évènement sportif. Ryan Hall souhaite que la fédération internationale d’athlétisme donne à tous les coureurs des armes égales et prenne les mesures y afférant en ajoutant : « J’espère que l’IAAF fera en sorte que lors des prochaines compétitions internationales, tous les athlètes luttent à armes égales quel que soit leur sponsor. »

Le coureur américain Ryan Hall n’est pas le premier à interpeller la fédération internationale d’athlétisme. Le journal britannique The times avait déjà révélé que plusieurs coureurs professionnels avaient déjà saisi l’IAAF il y a plusieurs mois. Le débat n’est pas nouveau car de nombreuses études indépendantes semblaient confirmer le gain énergétique obtenu avec certains types de chaussures dont la Vapor Fly.

Nike Air Zoom X Vaporfly utilise plusieurs technologies

Retour sur les spécificités de la Vapor Fly

A titre de rappel, le tout premier modèle de Vapor Fly lancé en 2016 était la première chaussure de course à utiliser une plaque en carbone. La dernière déclinaison lancée en avril dernier, baptisée Zoom X VaporFly, est beaucoup plus innovante. Nike a ajouté un tissu plus respirant, renforcé l’amorti en utilisant une mousse plus protectrice au niveau de la semelle et du talon.

Cette version a permis de constater des performances bluffantes de la part de certains athlètes. La kényane BrigidKosgei a pulvérisé de 1min21 le record historique du marathon de Chicago le 13 octobre. Chez les hommes, trois coureurs ont réussi à descendre sous la barre des 2h02’’57 avec des VaporFly. Notamment les deux éthiopiens Legese et Bekele, qui avaient livré une grande bataille lors du marathon de Berlin en septembre.

Le carbone est-il parti à l’assaut du running ?

Le sujet délicat du dopage technologique risque d’accaparer encore plus la une des revues sportives dans les mois à venir. Les concurrents de Nike ont en effet lancé la contre-attaque en sortant des modèles qui se servent de technologies similaires à celle de la VaporFly. Hoka avait en effet commencé à commercialiser la Carbon X en mai qui a déjà été testé par plusieurs organismes et sportifs afin de déterminer son efficacité sur piste. New Balance leur a récemment emboité le pas avec la Fuel Cellrebel, sa toute première chaussure avec une plaque en carbone.

Ce n’est cependant pas la première fois que le monde du sport fait face à un débat de ce genre. A la fin des années 2000, les combinaisons en polyuréthane de la marque Speedo avaient en effet provoqué un grand tollé chez les nageurs pros.

Le carbone fait partie des composants du Nike Air Zoom Vaporfly

Avec l’aide de la combinaison LZR Racer de la marque britannique, 17 records du monde ont été battus par des nageurs lors des championnats d’Europe petit bassin en 2018. La fédération internationale de natation avait réagi en interdisant ce type de combinaison dans les compétitions en 2010. La question se pose toutefois quant à la possibilité d’homologuer ces paires de tennis dans le but de les accepter en compétition. Nike fait déjà partie des géants de l’industrie sportive à demander une telle démarche étant donné l’appréciation de ses produits. Le modèle Vapor Fly pourrait ainsi être acceptée dans les prochains marathons et autres concours d’athlétisme.

 

Crédit photo : kozteruletfelugyelet.hu ; leblog.enduranceshop.com ; roadtrailrun.com